Fleury Michon, la CGT au pays de «Monsieur not’ Maître»

L’IHS CGT de Vendée vous présente sa première publication : « Fleury Michon, la CGT au pays de « Monsieur not’ Maître » ».

Bon de commande : Promotion du livre Fleury Michon

Le premier acte qui a permis la réalisation de cette initiative est celui de
la conservation des archives de cette période des 12 premières années
du syndicat CGT dans l’entreprise Fleury Michon, de 1972 à 1984. Nous
avons même pu croiser les archives conservées par le syndicat
d’entreprise avec celles disponibles également à l’Union
Départementale.
Sans être rigoureusement parfaite cette préservation s’est avérée
suffisante pour constituer la colonne vertébrale de la démarche de
restitution. La somme d’archives rassemblées (plus de 1000 documents
d’une à plusieurs dizaines de pages) permet même de développer
minutieusement les évènements principaux de la période pour en tirer
des enseignements.
En portant nombre de faits à la connaissance du lecteur – ce qui
demande parfois une attention soutenue – l’exposé des évènements
permettant commentaires et analyses, avec du recul est de nature à
livrer des enseignements immédiats et à susciter la réflexion. Sans doute
aussi à provoquer le débat !
Il en est ainsi concernant la pratique éprouvée de la démarche
paternaliste du Patron propriétaire des moyens de production Fleury
Michon. L’implantation de la CGT dans l’entreprise n’a pas déclenché
d’opposition frontale.
Le patron était sûr de l’efficacité de sa politique paternaliste. Une CGT
plus turbulente que les autres organisations syndicales déjà présentes
dans l’entreprise, après 1968 cela pouvait aller dans l’ordre des choses.
Et les salariées de Fleury Michon, dans leur masse plein de bon sens
commun, continueraient à constater ce qu’ils voient : « le soleil,
splendide, tourner autour de la terre ! »
Cette métaphore provocatrice illustre l’état d’esprit patronal à Pouzauges
en 1972.
Nous prenons le risque de dire que dans les années 1970/1980 la
jeune CGT Fleury Michon et le patronat de l’entreprise Vendéenne
ont fait conjointement l’expérience (et l’apprentissage) de la lutte
des classes.
Les militants du syndicat avec l’aide de la CGT ont travaillé à
comprendre pourquoi c’est bien « la terre qui tourne autour du soleil (et
sur elle-même) ». Et dans le même temps le patron a progressivement
compris qu’il devrait apprendre à la faveur des affrontements résultant
de la lutte des classes, dont il continue de nier la réalité, que l’auréole
paternaliste dont il s’était parée, perdant de son éclat, elle ne suffirait
plus à éblouir suffisamment pour empêcher que les turbulences se
transforment en mouvement plus conséquent et plus conscient.
Et le patron, propriétaire des moyens de production de Fleury Michon
mènera la lutte des classes sous des formes en permanente évolution,
avec toujours deux fers au feu ; la carotte et le bâton.
Nous verrons aussi qu’en 1981, après un moment de frilosité, du fait
probablement de la crainte d’être accusé par ses pairs de contribuer à la
« réussite de la gauche au pouvoir » le patron saura parfaitement profiter
des aides publiques.
En effet, si du coté des salariés et leurs familles ont pourra se féliciter
des départs à la retraite à partir de 55 ans, des réductions d’horaires de
travail et des embauches massives de jeunes, l’absence de clauses
contraignantes en échanges des aides permettra à Fleury Michon dans
les années suivantes de liquider toute une partie de son activité pour se
recentrer et se développer sur des productions plus juteuses
financièrement.
Dans le même temps l’absence de véritables mesures structurelles, par
de véritables nationalisations donnant plus de pouvoir au salariat et ses
représentants au service d’un développement dynamique et durable
économiquement et socialement juste, a douché les espoirs de mai
1981.
D’autres militants de la CGT, dans d’autres lieux ont vécue des
choses à la fois différentes et semblables. Celle des Fleury Michon
comme d’autres à valeur d’expérience.
La lecture de ce travail avec un oeil critique peut à la fois instruire et
donner des idées pour d’autres réalisations.
En cela il s’adresse avant tout aux militants de la CGT. Ceux de
l’entreprise, anciens et nouveaux bien sur. Mais tous les autres qui
faisant preuve de curiosité voudrons bien faire l’effort de la lecture.
En ce siècle, ou l’information circule à la vitesse de la lumière, tout
comme les masses financières, s’arrêter un peut pour prendre le
temps de lire ne reste-il pas un acte hautement militant ?

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