La CGT Vendée dénonce l’attaque de l’extrême droite contre des militant·es à Paris

Dimanche soir 16 février, en plein Paris, lors de la projection d’un film de Costa Gavras par l’association Young Struggle et les camarades Kurdes organisé dans les locaux de l’association culturelle des travailleur·euses immigré·es de Turquie (ACTIT) qu’un commando d’une vingtaine de militants d’extrême droite fasciste a attaqué à l’arme blanche les présents sabotant ainsi la projection.

Cette attaque d’une violence inouïe a blessé deux militants, dont un CéGéTiste. Notre camarade a été hospitalisé.

Partout dans le monde, l’extrême droite s’étend, à l’image de Trump aux États-Unis, Orban en Hongrie, Méloni en Italie. La CGT a sonné l’alarme depuis longtemps, l’extrême droite décomplexée est violente ; elle prospère sur le tapis qui lui est chaque jour déroulé.

Le pire nous fait face. Le Rassemblement National est au seuil du pouvoir en France. Son projet, fondé sur l’inégalité, la discrimination, la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme, piétine les valeurs de la République. Il menace notre démocratie.

Chaque jour, les discours des ministres comme Retailleau, des dirigeants du Rassemblement National alimentent la décomplexion de la violence des militants d’extrême droite comme le rappellent les faits violents de la veille.

Cette attaque doit être fermement condamnée et les auteurs jugés. 

Le fascisme tue. La classe politique doit en prendre conscience et agir pour que ces attaques ne se répètent pas.

L’Union Départementale CGT de Vendée apporte tout son soutien aux camarades présent·es et demande que toute la lumière soit faite sur cette attaque et que justice soit rendue. 

Volonté de faire mal

La préfecture de police précise pour sa part avoir recensé «une vingtaine d’assaillants armés de tessons de bouteille» ayant pris part à l’attaque. Les vidéos amateurs tournées sur place montrent notamment un jeune homme au sol, dans la cour de l’immeuble accueillant l’événement. Autour et au-dessus de lui, une dizaine d’hommes vêtus de sombre le tabassent. Certains ont des casques de moto en main ou sur la tête. Coups de pied, de poings, la volonté est de faire mal. L’un des agresseurs, calme, donne alors le signal de départ et tous s’exécutent immédiatement. Suit une autre vidéo, qui montre cette fois le groupe entier qui sort dudit immeuble. Au pas de course, toujours en bon ordre, la bande quitte les lieux quand l’un d’eux, la gorge visiblement serrée d’adrénaline crie «Paris est nazi, Lyon est nazi aussi» avant de lancer un rire mauvais. En quelques secondes, la rue est vide.

Attaqué signée

Les agresseurs ont tenu à marquer leur passage. «KOB veille», menace un autocollant laissé sur place par les assaillants, selon nos informations, comme pour signer l’attaque. A la manière des terroristes d’extrême droite de l’Organisation armée secrète des années 1960 qui aimaient laisser sur les murs le slogan «OAS veille», aussi. Alors que les Zouaves Paris ont été dissous, en 2022, et que le GUD Paris, réactivé par les mêmes, a également été interdit en juillet 2024, une nouvelle marque aurait été réactivée ? Ces trois lettres, «KOB» pour «Kop of Boulogne», accompagnées du dessin d’un pitbull, renvoient aux hooligans racistes parisiens des années 1990 dont le virage Boulogne du Parc des Princes accueillait aussi les pires crânes rasés violents.

Mais ce n’est pas une nouveauté. Depuis plusieurs années, la jeunesse militante néonazie parisienne a gagné le droit d’utiliser les «marques» historiques de la mouvance comme en atteste la réactivation du GUD, qui n’a pu se faire sans l’accord des «anciens». «Zouaves» ou «gudards» combattent régulièrement lors de «fights» organisées illégalement dans la nature partout dans le pays contre des groupes se réclamant supporters d’équipes rivales. Ils le font de manière récurrente sous l’appellation «Jeunesse Boulogne», qui a même son maillot officiel : un tee-shirt blanc frappé du nom de la bande et dont les «s» reprennent les runes en forme d’éclair symboles de la Waffen-SS.

Après la dissolution du GUD Paris cet été, ses militants ont aussi créé un nouveau nom pour leur bande. Ou plutôt deux : l’un pour la communication «officielle», baptisé Hussards Paris, l’autre pour revendiquer des violences, le Yamna Squad. Le premier matérialise les fantasmes guerriers et élitaires de la bande, le second ses délires néonazis : la culture néolithique de Yamna serait celle des proto-indo-européens, les ancêtres des Aryens.

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